On reparle beaucoup de dialectes en ce moment. Je voudrais pour ma part en profiter pour publier « L'indispensable pour survivre en Alsace ». En fait je ne sais pas de qui est cette merveille mais je remercies cette personne car à chaque fois que je lis ce texte j’ai la banane. Certaines remarques n'ont plus la même validité de nos jours et sont à mettre dans un contexte un peu plus ancien.
Ce qu'il faut ABSOLUMENT savoir si vous voulez visiter l'Alsace (« Elsass » en alsacien - prononcer « el-sosss » )
L'Alsacien est généralement doué pour les langues. Il est au moins trilingue. Il parle l'alsacien, sa langue maternelle, le français, qu'il apprend à l'école maternelle, et l'allemand, qu'il apprend soit au collège ou à la télé, car ses parents ne regardent qu'ARD, ZDF et SWF3. Lorsqu'il parle français il est pourvu d'un très fort accent (dont il a souvent très honte). A Mulhouse, il a aussi la possibilité d'apprendre le turc.
L'Alsacien est plein de qualité. Il est travailleur comme un Allemand, économe comme un Suisse et fêtard comme un français. Il est bien moins susceptible qu'un corse (sauf quand on le traite d'allemand) et bien moins buté qu'un breton, à quelques exceptions prêt.
Le folklore est germanique. L'habit traditionnel de l'alsacienne (coiffe) est typique et bien connue. La musique traditionnelle s'appelle la « houm-pa-pa musssik » (au secours !!!). On ne peut l'apprécier qu'après la 17ème tournée d'amer-biere. Les principales villes sont ; Strasbourg au nord (prononcer « chtrooosss-bourk »), capitale de l'Europe (mais certainement pas de l'Alsace !!!), Colmar au centre (prononcer « col-meur ») et Mulhouse au sud, (prononcer « Mul-Huuu-sa » en alsacien).
Après avoir été gauloise, germaine, romaine, re-germaine, allemande, autrichienne (pour le Haut-Rhin), suisse (pour Mulhouse), française, prussienne, re-française et re-allemande, l'Alsace est aujourd'hui française. La langue officielle est le français. Le français est surtout d'usage dans les villes. A la campagne il est d'usage de parler l'alsacien.
La législation y est particulière (Concordat). L'alsacien (qui est très pieux) bénéficie de 2 jours fériés supplémentaires (le Vendredi Saint et la Saint-Étienne), les curés sont payés par l'état et les soins sont remboursés à 90% par la sécu.
Dans certains petits villages, il arrive que le curé dise encore la messe traditionnelle : en français, allemand, et latin (faut savoir être patient. on en apprécie que mieux l'amer-bière qui s'en suit !).
Les courses pour le week-end se font AVANT samedi après-midi à 16h00, car le dimanche, hormis les pâtisseries (qui ne vendent pas de pain), les fleuristes et les églises, tout est fermé,
TOUT !!! Et retenez bien qu'en prime, la plupart des petits commerces sont aussi fermés le lundi !
Les patronymes sont pour la plupart allemands pour les noms de famille (Meyer, Weber, Schmitt, etc) et français pour le prénom. En Alsace les saucisses de Strasbourg s'appellent des viennoises.
C'est le seul endroit où vous pourrez acheter du Melflor (vinaigre alsacien exclusif, à base de miel). C'est le seul endroit où l'on consomme allègrement du raifort (wasabi alsacien de couleur blanchâtre), idéal pour la viande de pot au feu (attention ça déchire !). Le bretzel (prononcer « bradchtol »)
La prononciation de l'alsacien est très particulière. Par exemple les noms des villes et villages : Illzach se dit « él-dsi », Pfastatt se dit « pfocht », Ensisheim se dit « an-sa », Dornach se dit « dourni », Wittenheim se dit « véteuna », etc.
Mots et expressions de base à savoir
Les chiffres (pour commander les amer-bières ou pour compter les points au tarot) : 1 « aï » - 2 « dswaï » - 3 « drèï » - 4 « fi-ar » - 5 « fén » - 6 « sèx » (?!) ? 7 « sé-veun-a » - 8 « ort » - 9 « niiin » - 10 « sééén » - 11 « èèèlf » - 12 « tsweulf » - 13 « driii-tsé » - 14 « fi-ar-tsé » etc
Bonjour : « pou-chourrr » ou « so-lu » (sauf à Mulhouse où l'on dit « sa-lam-a-leï-coum »)
Au revoir : « o-tié » ou « so-lu »
Merci : « mèr-si » merci beaucoup : « mèr-si-fiiil-moools » (ne jamais dire « danke zehr »)
Bien ou bon : « priii-ma »
Beau : « chééén »
Oui : « ya » ou « yooo »
Non : « naaaï » ou « è-è » ou « yooo-naaaï »
S'il vous plait : « hérch-duuu »
Pardon excusez moi : « hop-laaa »
Ca suffit : « yets-langts » ou « holtch-bol » ou « holtch-yet-sa »
Français : « fran-séééch », un Français « a-fran-sooos », les Français « dval-cha », la
France : « fron-grir »
Allemand : « ditch », un Allemand « a-chvop », les Allemands « d-chvooova »,
l'Allemagne : « ditch-lond » ou « chvo-va-lond »
Suisse : « chvits », un Suisse « a-chvi-tseur » ou « a-booos-leur », les Suisses « d-chvi-tseur
», la Suisse « d-chvits »
Argent : « galt », pognon : « gluuu-veus », monnaie : « mé-ns »
Cher : « diiir », trop cher : « d-stiiir »
Donne : « géb », prend : « ném »
Je : « ér », moi : « mér », mien : « min-s »
Tu : « duuu », toi : « duuu », tien : « din-s »
Il : « aaar », sien : « sin-s »
Homme : « mon », femme : « froï » ou « viiib », enfant « kén-t »
Aller : « gééé »
Faire : « mor »
Venir : « kou-ma »
Plein : « fol »
Essence : « bèn-siiin », gasoil : « ka-soual »
Munster : « mén-chteur », fromage « kaaas », cumin « mo-ta-ké-ma »
Maison : « hus », village : « dorf », ville : « chtot »
Dedans : « i-na », dehors : « u-sa »
Eau : « vo-seur », vin : « viii », bière : « bi-ar », lait : « mé-leur »
Pain : « brooot » beurre : « bou-teur », confiture : « koum-fi-tuuur »
Police : « chon-tor-meu-riii », pompier : « boum-bié »
Hopital : « kron-ka-hus », médecin : « dok-teur »
Avec tout ça vous êtes parés pour visiter l'alsace et autonome si vous voulez y vivre.